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Si l’organisation du système de soins n’est pas de la compétence de la ville, beaucoup de municipalité agissent pour une conception large et collective de la santé, rendue encore plus aigües par les difficultés de notre système de santé, qui ne permet plus aux élus locaux de rester inactifs. En effet, il existe de plus en plus d’inégalités sociales et territoriales entre les quartiers, une incapacité de l’État à assurer l’accès égal aux soins et à la prévention de toute la population, qui a des demandes et des besoins de plus en plus croissants notamment en raison du grand âge, enfin une raréfaction de plus en plus préoccupante de l’offre de soins en ville et dans les établissements de santé, dont notre Centre Hospitalier.

Dans notre territoire, beaucoup de communes ont œuvré pour assurer la pérennité des structures de soins de proximité. Cela a été le cas de Saint-Martin, de Juvigny et des communes limitrophes.

La seule maison médicale existant à Chalons rue de Marne, pour laquelle la municipalité a fourni les locaux par la Semcha, connait des difficultés que les professionnels de santé affrontent avec beaucoup de courage, d’abnégation et de dévouement dans l’intérêt des patients, souvent démunis. La municipalité doit se saisir rapidement de ces difficultés et aider les professionnels à maintenir cette structure indispensable à la santé des chalonnais, d’autant que se profile la fermeture du centre médical de la Mutualité Française proche de la maison médicale, avec des patients qui n’auront plus d’accès aux soins faute de professionnels.

Il est également nécessaire et urgent d’avoir une politique volontariste avec une plan de santé municipal et de l’agglomération qui permette d’assurer les besoins de la population et le maillage des quartiers, par la création notamment de 2 nouvelles maisons de santé, au Verbeau et dans la Rive Gauche, propositions de la liste « Chalons C’est Vous », reprise par l’actuelle majorité municipale, tombée dans les oubliettes depuis les élections.

Ce plan, qui doit être portée par l’agglomération comme elle porte efficacement d’autres actions dans le champ commercial, logistique, agricole, environnemental,  de la gestion des déchets etc doit intégrer des dimensions sanitaires, sociales et environnementales, avec pour objectif une réduction des inégalités sociales de santé, intégré aux questions de prévention, de recours et de parcours de soin, ainsi qu'aux situations de précarité, avec une attention particulière à certaines situations, aux facteurs d'inégalités de l'enfance, de l'adolescence, du grand âge, du handicap moteur ou psychologique. Il doit reposer sur une large concertation avec les habitants, les usagers, les associations de quartiers, les institutions, les professionnels de santé, les différents services de la ville et du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), des élus, quelle que soit leur appartenance et de l’Agence Régionale de Santé Grand Est (ARS-GE), afin d’établir et de partager un diagnostic qui s’impose, malheureusement, de faire émerger une dynamique qui implique tous ces acteurs souhaitant s'investir autour de ces questions de santé devenues cruciales partout en France et particulièrement dans notre territoire.

Cette dynamique permettra aussi d’agir sur l’inertie de l’état à assurer les conditions vitales de prévention et de soins de nos concitoyens, et d’aboutir enfin à la construction d’un hôpital moderne, qui permettent des meilleures conditions d’accueil et de sécurité de prise en charge des patients, de meilleures  conditions de travail des soignants et des possibilités d’exercice ouvert aux praticiens publics et privés, condition  sine qua none pour attirer de nouveau dans la ville et l’agglomération des professionnels de santé.
Le projet « Hôpital 2023 » validé par l’ARS GE en 2019 a été ajourné, avec un nouveau projet encore en discussion avec l’ARS, avec un début des travaux au mieux en 2027, en 2 tranches dont la première sera au mieux achevée en 2032 ; la dernière au mieux réalisée à partir de 2034 voire plus tard encore, avec un cout qui sera montée de 45 millions d’euros pour le projet « Hopital 2023 » à au moins 65 millions d’euros ! Si d’ici là la tutelle ne change pas encore d’avis et les coûts n’augmentent pas. Que l’on n’y trompe pas, ces investissements reposent sur un apport de 30 millions d’euros de l’Etat et le reste sera emprunté par le seul Centre Hospitalier déjà lourdement endetté. Les capacités d’emprunt et la validation du projet par l’ARS GE étant directement lié aux capacités d’augmentation de l’activité et à la situation financière, celles-ci seront grandement limitées, puisque l’activité ne peut pas augmenter compte tenu des problèmes structurels actuels, insolubles en l’état et c’est là un cercle vicieux dont il est difficile de sortir.

En effet, notre Centre Hospitalier, seule structure de soins aigus dans la marne Sud depuis la fermeture de la clinique Priollet, de l’hôpital et de la clinique de Vitry le François, souffre et cela est de notoriété publique depuis plusieurs années, de ses locaux vétustes, de sa sous-capacité en lits, en blocs opératoires qui ne sont pas aux normes requises par la tutelle elle-même, inadaptées pour certaines activités, allongeant les délais d’attente dans toutes les disciplines, avec malheureusement de potentielles pertes de chances pour certains patients, ce que l’on ne peut pas accepter aussi bien en tant qu’élus que soignants. Cette situation lui confère aussi malheusement aussi un manque d’attractivité, qui n’est pas seulement architectural tellement il ressemble à un hospice du siècle dernier et qui ne relève pas uniquement de la situation géographique, climatique, culturel ou gastronomique du territoire, dont on ne cesse de nous vanter ses qualités pour attirer et installer des entreprises logistiques ou commerciales.  Ce manque d’attractivité retentit grandement sur les soins de ville, qui souffrent aussi de la désaffection des professionnels de santé.

Les professionnels de santé font face tous les jours à ces situations complexes, pour offrir aux patients les meilleurs soins possibles dans ces conditions de plus en plus délétères. La pandémie Covid 19 a montré leur sens du dévouement au service de la population, mais certains sont épuisés, sans espoir pour l’amélioration des conditions d’accueil des patients, de leurs conditions de travail sans cesse dégradée, finissent par abandonner une profession à laquelle ils se sont dévoués corps et âme.

Evidemment, cela ne pourra pas se faire sans l’aide de l’Etat régalien, qui doit assurer l’accès un accès aux soins égal pour tous dans tous les territoires. Cela ne pourra pas se faire aussi sans l’implication des structures hospitalo-universitaires qui doivent penser la formation et l’exercice des professionnels de santé, quelles que soient leurs spécialités, médecins et paramédicaux, en organisation et activité territoriale, reposant sur les groupements hospitaliers de territoire (GHT) crées par la loi Hôpital-Patients-Santé-Territoire (HPST), dispositif prévu par la loi de santé 2016, qui repose sur un mode de coopération entre les établissements publics de santé à l’échelle d’un territoire avec une coopération autour d’un projet médical partagé, dont le but est de  permettre aux établissements de santé de soigner mieux et à moindre coût, avec une mutualisation des équipes médicales et une répartition des activités de chaque structure, assurant la complémentarité des établissements, en prenant en compte la spécificité de chacun dans la construction de l’offre de soins et en renforçant la médecine de parcours autour des besoins du patient.

Si le GHT est installé dans notre territoire avec le CHU de Reims, la réalité du projet médical partagé élaboré en commun est loin d’être mise en œuvre, notamment au niveau des ressources médicales, alors que notre Centre Hospitalier remplit toutes les conditions imposées par les textes de création en s’inscrivant d’emblée dans le projet médical part. 

Cette mise en œuvre ne peut dépendre que d’une démarche politique à l’échelon territorial, impliquant nécessairement les élus vis-à-vis de l’hôpital support qu’est le CHU et l’ARS GE. Cette démarche doit être portée au-delà du Conseil de Surveillance du Centre Hospitalier, dont le maire de Chalons est le président de droit et le principal relais bien plus que les instances hospitalières purement consultatives.

Il est donc plus que temps qu’un choc de la santé ait lieu au niveau de notre territoire, que tous les acteurs de l’agglomération portent un projet commun pour maintenir un accès aux soins de qualité pérenne pour la population, dans les meilleurs délais possibles, car l’attente ne fait qu’aggraver le découragement des professionnels, amputant encore les chances de redressement de la situation.

Cette volonté doit dépasser largement les clivages car il en va de l’avenir sanitaire de notre territoire et du maintien de soins de qualité de proximité pour nos concitoyens.

 

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Naceur Abdelli 

pour la liste Châlons C'est Vous (CCV)

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